La Croatie par la côte

Le film présente un fermier qui est devenu riche et heureux grâce au lait de ses ânesses, les religieuses bénédictines de Zadar qui gardent depuis 1 000 ans un trésor ecclésiastique d'une valeur incommensurable, le militant des droits des animaux Emilio qui libère un aigle serpentaire échoué et le vieux Ciro qui a construit plus de 350 bateaux au cours de sa vie, avec le sens des proportions et sans le moindre ordinateur. Grâce aux images élégamment planantes de la caméra de l'hélicoptère, le film montre le labyrinthe des îles Kornati à partir d'une vue d'oiseau. Les 149 îles sont les sommets d'une chaîne de montagnes engloutie. Elles portent des noms amusants, parfois bizarres, tels que : « Grand-mère », “Grand-père”, mais aussi “Grande garce” ou “Petit cul de femme”. Aujourd'hui, la majeure partie de l'archipel est un parc national, un paradis pour les marins. Comme un coin, la gorge de Paklenica perce les montagnes de Velebit qui descendent vers la mer. Sur une pente raide, la caméra découvre une femme dans un harnais d'escalade. La chorégraphe Marija Szekic répète pour « Little Tragedy », une performance vertigineuse avec laquelle elle milite pour la protection des oiseaux dans la réserve naturelle. Au large de l'île de Krapanj, le photographe Stipe Surac documente le travail des plongeurs d'éponges dalmates. Krapanj, la plus petite île peuplée de Croatie, est le centre de la plongée aux éponges depuis 300 ans. Autrefois, les hommes partaient à la chasse aux éponges dans toute l'Adriatique, passant souvent des mois sur les routes. Pendant le socialisme yougoslave, il y avait même sur l'île une entreprise de plongée employant 60 personnes, mais elle a fait faillite en 1991. Aujourd'hui, chacun travaille ici pour son propre compte. Ante Mihic, ancien théologien, journaliste et serveur, dirige la « bibliothèque contre la stupidité », comme il l'appelle, sur l'île de Dugi Otok. Le village endormi de Sali n'a pas grand-chose à offrir en termes de diversité. Les habitants sont d'autant plus passionnés par la préservation de leurs coutumes. Le groupe vidéo d'Antes enregistre un concert des ânes musiciens. L'instrumentation se compose de cornes de vaches, de crécelles et de fers à repasser qui s'entrechoquent. Le soir, le film est projeté lors de la fête du port, un grand divertissement pour tous.